Photos et cartes postales

Passant solitaire à la rue des Granges enneigée (mars 1937)

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Éditeur : AmateurN° de carte : -
Commune : GenèveLieu-dit : Rue des Granges

La photo fait ressortir l’atmosphère romantique du lieu avec le personnage solitaire dans le froid de la nuit d’hiver. Elle est prise près de l’extrémité de la rue des Granges, dans sa partie la moins noble et montre à gauche du cliché la fontaine adossée au dos de l’église Saint-Germain qui est l'une des cinq plus anciennes églises de Genève.

La rue des Granges est considérée comme le symbole et le lieu de résidence de toute l'aristocratie genevoise, mais en fait, ce sont surtout des quatre premiers hôtels particuliers qui sont concernés. Ces édifices forment un bel ensemble de demeures patriciennes de l'ancien régime. Ils furent construits dans la première moitié du XVIIIe siècle par des réfugiés réformés chassés par la révocation de l’Edit de Nantes et leurs façades sud surplombent la rampe de la Treille. Ces superbes façades qui dominent la place Neuve ont enthousiasmé Stendhal, qui affirmait qu'elles étaient les mieux situées d'Europe.

Attention ! Ici il faut changer d'accent et parler avec celui si typique de la "Rue des Granges", qui était hier celui de l'aristocratie genevoise, précieux comme il se doit, tout l'opposé des intonations traînantes de la population de Saint-Gervais. Cette rue qui suit le sommet de la colline de la Vieille Ville, et abrite toujours des adresses prestigieuses, a pourtant une origine paysanne. Son nom le prouve. Au XVIIe siècle, elle était bordée d'étables et d'écuries. Il fallait du lait, et des chevaux, pour le gratin qui habitait la Grand'Rue toute proche. Construits il y a trois siècles par des réfugiés réformés chassés par la révocation de l’Edit de Nantes, les hôtels particuliers ont pris la place des granges et des écuries de la rue qui s’appelait alors « derrière les Granges ». C’est là que se sont établis les membres du patriciat genevois, qui gouvernait la petite République. Le pouvoir financier et culturel y était concentré. Se promener dans la rue des Granges équivaut à remonter jusqu'à une des époques les plus prospères de Genève, le début du XVIIIe siècle. De grandes fortunes se bâtirent alors, en partie grâce à un joli coup de bourse que l'on qualifierait aujourd'hui de "délit d'initié".

La rue des Granges demeure toujours un fief bien gardé par ses résidents et les demeures sont, pour la plupart, encore habitées par les familles patriciennes protestantes qui ont fait une partie de l’histoire de Genève aux XVIIIe et XIXe siècles : les Reverdin, les Boissier, les de Saussure, ou encore, les Dominicé.

Signe que le prestige de la rue s’étend loin à la ronde, des célébrités y ont élu domicile, comme l’artiste Yoko Ono, le pilote Jean Alesi, feu le chorégraphe Roland Petit avec son épouse Zizi Jeanmaire, Alain Delon ou plus récemment l’infante Cristina d’Espagne.

Cliché de Roger Hauert - Collection Bernard Hauert.



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