Téléphérique du mont Veyrier (1934)
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Veyrier-du-Lac (74) | Lieu-dit | : Téléphérique |
(suite de l’article commencé avec la photo précédente).
Huit ouvriers au sommet mont Veyrier avec Auguste Fournier et sa béquille (au loin Annecy).
« Il faut dire que " la jeunesse de ce chevalier d'aventures ", " cet illuminé à la caboche extraordinaire ", " cet homme d'affaires aux idées avancées ", tous ces attraits, Delessert ne les avait peut-être plus à 58 ans quand Fournier, âgé de 30 ans, inaugurait en grandes pompes sa réalisation en présence de nombreuses personnalités dont " Flandrin, ministre des travaux publics ".
Fournier aurait aimé créer un billet circulaire pour combiner les modes de transports, mais les administrateurs de la compagnie ferroviaire s'y sont opposés ; de même notre homme d'affaires essaya de vendre des actions de la nouvelle société du téléphérique à la famille Porta exploitant l'hôtel-restaurant de l'Ermitage à Monnetier mais les hôteliers refusèrent car " le téléphérique n'amènerait pas de clients à leurs commerces !" Ceux qui connurent Fournier témoignent de son ardeur au travail : " j'étais sa secrétaire, c'était un bon patron exigeant mais qui savait reconnaître le travail " ; " c'était un dur qui travaillait beaucoup et faisait travailler les autres ".
Il semble qu'Auguste Fournier ait fait tous les métiers. Il a non seulement construit le téléphérique du Salève mais également celui du mont Veyrier au bord du lac d'Annecy, ainsi qu'un remonte pente-traineau pour les skieurs des Gets (Haute-Savoie).
C'était un homme d'affaires assez éclairé pour lancer le premier la fabrication des petites bouteilles de gaz pour le camping ; il a travaillé également sur le vaccin contre la fièvre aphteuse ; il fut même le manager du skieur professionnel Emile Allais (1912-2012), triple champion du monde en 1937 de ski de descente, du slalom spécial et du combiné alpin ; selon celui-ci Fournier aurait construit " des baraquements pour l'aviation " ; il a dirigé également un " atelier de fabrication de plaques minéralogiques " et développé un procédé de plastification de photos et documents.
Physiquement Fournier était " gros, assez ridé ", " avait un peu l'allure de Raymond Barre, avec une jambe en moins ", était " drôle, marrant " et " aimait faire des blagues avec son grand ami Joseph Kessel " (1898-1979).
Auguste Fournier termina sa vie bien remplie près de Nice (Alpes- Maritimes) avec quelques visites au téléphérique du Salève où il ne manquait jamais de saluer les employés dont certains avaient participé à sa construction (dont Hector Pognant et Jean Pagliazzo dit Paillasse).
Il mourut le 17 juillet 1979 au Cannet près de Cannes (Alpes-Maritimes) mais fut inhumé à Villy-le-Bouveret (Haute-Savoie). » .
Collection G. Lepère.