Visite du chantier de Verbois (juillet 1942)
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Russin (Suisse) | Lieu-dit | : Verbois |
Samedi 11 juillet 1942 : les gens continuent d’affluer en grand nombre à pied pour participer à la visite guidée des installations, alors en construction, de la nouvelle usine hydroélectrique de Verbois, organisée par les Ateliers des Charmilles de Genève.
Le public est fort intéressé par cette importante réalisation pour le Canton de Genève décidée en 1937 et exécutée en pleine période de guerre, de 1938 à 1944.
Le paysage de cette zone a fortement changé depuis quelques années, comme le décrit R. Leroy, ingénieur principal au Service de l’Electricité des Services Industriels de Genève dans un « Bulletin technique de la Suisse romande », de 1943 :
« Le site de Verbois du cours genevois du Rhône, peu connu jusqu'il y a quelques années et auquel le fleuve seul apportait de temps à autre quelques changements locaux en étendant ses méandres, créant des bras secondaires et formant des îlots couverts de taillis, sans jamais modifier le caractère de pleine nature du pays, vient d'être complètement transformé, dans l'espace des cinq dernières années, par la construction de la grande Centrale genevoise à laquelle il a donné son nom ».
Derrière le public arrivant en masse, on distingue des pelles mécaniques occupées à opérer des corrections du tracé du Rhône, travaux décrits dans le même article :
« Les corrections du Rhône à l’aval de l'usine ont pour but d'utiliser au mieux la chute restant disponible entre l'usine et la limite de concession. Elles comportent tout d'abord une rectification du cours du fleuve avec fermeture de bras secondaires et coupure de deux grands méandres de Cartigny et Prés-de-Bonne, et enfin un abaissement général du lit du fleuve pour en diminuer la pente jusqu'à la valeur de 0,95 ‰ déterminée par les essais sur modèle. L'ensemble de ces travaux crée à Verbois un gain de chute de 4,40 m qui, ajouté à l'élévation du plan d'eau amont de 16,40 m, fixe la chute totale à l'usine à 20,80 m. Les berges nouvellement créées par ces corrections, sont protégées contre les érosions par des enrochements provenant du Jura et du Salève, en blocs allant de 1000 kg pour le cordon de pied des berges, à quelques dizaines de kg pour le haut des berges. L'épaisseur d'enrochement est de l'ordre de 1 m en moyenne ce qui représente environ 15 t par mètre courant de berge. Le profil libre normal du Rhône corrigé comporte 70 m de plafond et 2 berges de 10 m avec pente 1:2 ».
Cliché de Roger Hauert – Collection Bernard Hauert.