Personnel de l’usine de cartes postales Dannenmüller (1/4)
Éditeur | : Henri Odesser, photographe, Annecy | N° de carte | : 41063 |
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Commune | : Annecy (74) | Lieu-dit | : - |
Belle photo du personnel de l'usine de cartes postales de Jacques Dannenmüller. Cette entreprise, située à Annecy au 15 avenue de Chambéry, prend de l'importance et la grande usine de cartes postales STIP est crée dans les années 60 à Saint-Jorioz.
Cette photo a été prise entre avril 1943 et octobre 1946 par Henri Odesser (référence Odesser 1063) y était chef d'atelier à cette période, après son évasion d'Allemagne, avant de s'installer comme photographe à Annecy.
Merci de nous aider à identifier ces personnes.
L’usine de Dannenmüller était située à côté de l’entreprise Cartex, créée par Georges Friedrichs, né en 1908 à Omsk (Russie). Son père était Russe et sa mère Française. Après des études en Allemagne il rejoint Paris en 1927. Passionné de sciences, il conçoit ses premiers postes de radio. Son savoir-faire lui permet d’entrer chez Grillet à Annecy. À 22 ans il est nommé directeur adjoint. Les nouveaux appareils qu’il lance connaissent un rapide succès. Mais Grillet rencontre des difficultés. Friedrichs entre alors à la manufacture parisienne des postes de radio « Hermès ». Il remarque que les commerçants stockent dans leurs magasins beaucoup de postes déficients. De ce fait, il met au point un lampemètre portatif afin de faire les réparations sur place. Son employeur n’accepte pas ses libertés et le contraint à démissionner.
En 1936, il se met à son compte et installe son atelier à Annecy, au 15 avenue de Chambéry, sous le nom de Cartex. Durant la guerre, Friedrichs accueille et protège des techniciens juifs qui travaillent dans l’électronique et auxquels il a fourni de faux papiers pour les cacher. L'armée allemande, qui occupait la Haute-Savoie depuis fin 1943, était très intéressée par ses appareils de mesure et lui a passé une commande pour son usine de fabrication de radars. Friedrich a répondu qu'il honorerait cette commande si ses ingénieurs pouvaient aller visiter l'usine Siemens qui devait utiliser ce matériel, afin de répondre au mieux à leur demande. Ce qui a été accepté. Les ingénieurs juifs, véhiculés par les Allemands, ont ainsi visité une usine allemande en pleine guerre ! Dès leur retour, les renseignements ont aussitôt été transmis à Londres. Et Friedrichs a trouvé tous les prétextes techniques possibles pour retarder la livraison de la commande... qui ne sera finalement jamais livrée !
Par la suite Friedrichs équipe les Forces française de l’Intérieur en matériel de transmission. Ses appareils (lampemètre, contrôleur universel et générateur de fréquence) sont de grande qualité et très innovants. Sa société change de nom et devient Métrix. En 1948, Friedrichs construit une nouvelle usine à Seynod, chemin de la Croix-Rouge dans un bâtiment très moderne conçu par l'architecte Neyrinck (lui-aussi Résistant). Il gère 35 agences et succursales. Il parle couramment sept langues, il est implanté partout dans le monde. En 1961, il emploie plus de 400 personnes. En 1963 l’américain ITT lui fait une proposition de rachat qu’il accepte en 1964. L’entreprise sera ensuite rachetée par Chauvin-Arnoux. Dans les années 60 le multimètre (également appelé contrôleur universel) Métrix 462C était la référence, le nec plus ultra à l'époque.
Après avoir vendu son entreprise à ITT, Friedrich mettra son énergie au service du Lions'Club international, dont il deviendra président mondial. Il reste le seul Français à avoir dirigé cette institution internationale.
Autre photo du personnel de l'usine de cartes postales de Jacques Dannenmüller : photo suivante.
Informations et collection M. Odesser.