Photos et cartes postales

Place Cornavin, voiture à vapeur (v. 1887)

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Éditeur : Musée de l’Automobile, GenèveN° de carte : 4
Commune : GenèveLieu-dit : Gare Cornavin

Cette carte postale des années 1960, porte en son dos la mention : - Tableau de m 2.50x3.50 - Propriété du Musée de l’Automobile, de la Motocyclette et du Cycle - 20 bis, Quai du Cheval Blanc - 4 - Place Cornavin vers 1887 – Voiture à vapeur (Système De Dion-Bouton Trepadou).

Avec le développement du chemin de fer en Europe dès le milieu du XIXe siècle, c'est en 1844 que, pour la première fois, la question du chemin de fer est examinée sérieusement par l’État de Genève, avec la nomination d'une commission pour étudier la faisabilité d'une ligne de chemin de fer. A cette époque, les concessions pour les lignes de chemin de fer sont du ressort des cantons. Durant la même période, une société se forme à Lyon et à Genève sous le nom de Compagnie lyonnaise-genevoise pour étudier du point de vue technique et financier, la direction et le coût de divers tracés entre les deux villes. La gare ferroviaire n’est pas implantée à Cornavin pour relier Genève à la Suisse mais, d’abord à la France, choix illustrant une affinité culturelle. Tournée vers Lyon, cette gare est construite hors de la ville pour limiter les nuisances. L’imposant bâtiment est édifié porte de Cornavin, souvenir d’une défunte auberge de la « Corne à vin ». À ses débuts en 1858, la gare se situe clairement à la périphérie de la ville, comme le laisse bien supposer l’illustration. L’apparition de la gare draine une importante population de condition modeste qui contribue à la densification du quartier. L’ancien faubourg se couvre alors d’habitations, construites un peu au hasard. Par sa présence, et l’animation qu’elle génère, la gare contribue au développement des trois quartiers dont elle est le pivot : Saint-Gervais, les Grottes et les Pâquis. On taille des axes nouveaux comme le boulevard James Fazy ou la rue du Mont-Blanc, le long de laquelle on privilégie de vastes constructions et des édifices importants, tel l’imposant Hôtel des Postes. Créée comme terminus de la ligne Paris-Lyon-Genève en 1858, la gare de Cornavin est agrandie à plusieurs reprises. Un premier agrandissement fut entrepris en 1873, puis d’autres en 1888 et 1893. Elle sera restaurée après l'incendie du 11 février 1909. Les CFF l'agrandissent entre 1929 et 1931 et enfin une modernisation de la gare débute dans les années 2004, puis se poursuit de 2012 à 2014.

L’illustration représente un « Phaéton » à vapeur De Dion-Bouton-Trépardoux datant de 1885. La société fondée en 1883 par le comte nantais Jules-Albert De Dion (1856-1946), fabricant de jouets scientifiques Georges Bouton (1847-1938) et son beau-frère Charles-Armand Trépardoux (1853-1920), ingénieur des Arts et Métiers et spécialiste des chaudières à vaporisation instantanée, est à l'origine de l'essor de l'automobile, en créant la deuxième entreprise française de véhicules à vapeur. L'entreprise dépose un premier brevet concernant une chaudière à vaporisation rapide, limitant le temps de chauffe (chauffage de l’eau contenue à l’intérieur d’un serpentin), montée sur plusieurs petits bateaux à moteur essayés à Paris sur la Seine. Mais le comte De Dion préfère rapidement l'automobile et un quadricycle, dont le moteur développe 4 CV sort en 1884, puis les réalisations se succèdent, toujours plus perfectionnées et plus puissantes. En 1885, l'entreprise construit un tricycle à vapeur, suivi d’un phaéton équipé d’une transmission à chaîne sur les roues arrières (représenté sur l’illustration), avec sa chaudière au milieu de la voiture, le chauffeur prenant place à l'arrière, le conducteur et deux passagers à l'avant.

A l'affût de toutes les nouveautés, De Dion s'intéresse alors de plus en plus aux nouveaux carburants, notamment au moteur à pétrole de l'ingénieur allemand Gottlieb Daimler. En 1893, après quelques expériences, il décide de concentrer tous les efforts de la marque sur le développement d'un tel moteur persuadé que l'avenir réside dans le moteur à explosion. Mais Trépardoux n’en est pas convaincu et en 1894 il quitte la société, qui est ensuite rebaptisée De Dion-Bouton et Compagnie. Si Georges Bouton s'affaire dans ses ateliers, le comte De Dion s'investit dans les relations publiques et se lance dans de nouvelles aventures, avec notamment la création, en 1895, de « l'Automobile Club de France ». L’entreprise devient très florissante, et après avoir produit des tricycles et quadricycles à vapeur, elle développe un moteur à pétrole, monocylindre, utilisant de nouveaux matériaux comme l'aluminium, qui sera produit à plus de 50 000 exemplaires et vendu à près de 200 constructeurs. En 1900, l'usine De Dion-Bouton emploie un millier de personnes, occupe 50000 m² à Puteaux et elle est devenue le plus grand fabricant d'automobiles du monde avec une production de 400 voitures et 3200 moteurs. La firme se diversifie et produit des bicyclettes, des autos, des camions et même des autorails. Elle fabrique aussi des moteurs d’avion et de bateau pour l'armée et dépose environ quatre cents brevets. Malheureusement après la Première Guerre mondiale, la société n'arrive pas à surmonter la crise et la concurrence et elle commence à décliner.

Cette carte postale fait partie d’une série de sept cartes (indices 1425 à 1431).

Collection Bernard Hauert.



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