Photos et cartes postales

La chartreuse de Pomier à la fin du XIXe siècle

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Éditeur : Paul Jaunin, GenèveN° de carte : -
Commune : Présilly (74)Lieu-dit : Pomier

Superbe photo de la chartreuse à la fin XIXe siècle. Au premier plan le petit cloître et au second plan les ruines de la procure et de l’hôtellerie. L’hôtellerie, située à proximité de l’entrée principale, permettait d’accueillir des laïcs désireux de se ressourcer et des voyageurs. Les chambres étaient très sobres. Certaines réservées aux grands dignitaires étaient beaucoup moins modestes.

La chartreuse Notre-Dame de Pomier fut fondée en 1170 grâce à une donation de Guillaume Ier, comte de Genève et de Vaud. Les chartreux développèrent l'agriculture, l'exploitation du fer et le commerce du bois ; ce lieu de prière fut épargné par les guerres jusqu'en 1793. Cette année-là sur ordre des révolutionnaires, les archives, livres et les terriers (registre des lois d’une seigneurie) furent brûlés, les cloches transportées à Carouge en Suisse. En 1795 et 1796 les biens de la chartreuse furent vendus. Antoine de Guimac le nouveau propriétaire voulu la transformer en fabrique de toile peinte. Le projet n’aboutit pas. La chartreuse deviendra une fabrique de faïence, puis une brasserie. N’arrivant pas à gérer le domaine, son propriétaire le mis en vente. En 1831, la famille de Viry transforma la chartreuse en ferme. En 1894, Jérémie Girod (de Beaumont), entrepreneur fromager, acquiert le domaine auprès du baron de Drée. Le bâtiment principal est sauvé de la ruine et aménagé en hôtel-restaurant doté d'une quarantaine de chambres. Dénommé « Hôtel Pension de l'Abbaye de Pomier », l'établissement fonctionne jusqu'à fin 1991. Début des années 2000, les bâtiments ont été entièrement réaménagés par Claude Girod, arrière-petit-fils de Jérémie Girod.

Le mot « pomier » viendrait de « pro murus », c'est-à-dire « en dehors des murs » et par extension « endroit isolé ».

Paul Jaunin, édita une carte postale avec un dessin réalisé à partir de cette photo. Le dessinateur a élargi le cadre du cliché, supprimé les personnages et les arbustes, réorganisé les pierres de la cour, ajouté des feuilles aux arbres et une montagne à l'horizon.

Le seul exemplaire connu de cette carte rare a été posté le 12 février 1911 par Louis et Casimir Pichot à leur frère Adrien, négociant à Villach (Känrten), en Autriche. Le texte mentionne « Voici une bien jolie carte que Casimir t’envoie pour ta collection ; je suis sûr qu’elle te fera plaisir. Les travaux du bâtiment n’ont pas encore recommencé, il a fait trop froid... ». A noter le PS « Besson est mort cette nuit ». Le texte rédigé le 10 février 1911 devrait nous aider à trouver qui est ce « Besson ».

Merci à C. Mégevand, N. Debize et J.-L. Sartre.



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