Oratoire Saint-Bruno sur le sentier des Petites Croix (2015)
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Présilly (74) | Lieu-dit | : Pomier |
Le sentier : cet oratoire est relativement récent environ 60 ans et a été réalisé par la famille Girod. La statue de saint Bruno enfermée dans la niche a été sculptée par M. Mérard de Saint-Julien. Ce bel oratoire est situé sur le sentier des Petites Croix, ancien chemin de croix des chartreux reliant la chartreuse de Pomier au sommet du Salève. Depuis ce sentier il est possible de rejoindre à gauche le chalet de La Thuile et à droite celui des Convers. Les frères convers étaient chargés de l'entretien des champs et des forêts pour les chartreux.
La chartreuse : en 1170 est fondée la chartreuse Notre-Dame de Pomier grâce à une donation de Guillaume Ier comte de Genève et de Vaud. La chartreuse de Pomier comprenait à l'intérieur de ses murs, entre autres : l'église Notre-Dame de Pomier, trois chapelles, les douze cellules des chartreux entourant le grand cloître où étaient enterrés les chartreux ainsi que des membres de la famille des Comtes de Genève et de Vaud. Durant son existence, la chartreuse recevra de nombreux visiteurs illustres, en particulier l'empereur Sigismond et Charles IV. À la Révolution, la chartreuse est pillée, les livres et les manuscrits de la très riche bibliothèque sont brûlés devant le petit cloître. Pendant près de 100 ans, la chartreuse sera pratiquement abandonnée et ses nombreux bâtiments démolis. Les cloches de l'église Notre-Dame de Pomier seront transportées à Carouge où l'une d'entre elles sonne encore les heures à l'église Sainte-Croix. En 1894 la chartreuse est rachetée au baron de Drée par Jérémie Girod de Beaumont. Ce dernier sauve le bâtiment principal de la ruine et aménage dans ses murs un hôtel-restaurant doté d'une quarantaine de chambres. Dénommé « Hôtel-pension de l'Abbaye de Pomier», l'établissement fonctionne jusqu'à fin 1991. En 2001 le propriétaire actuel Claude Girod, arrière petit-fils de Jérémie Girod, inaugure la restauration des caves médiévales et des salles renaissance du rez-de-chaussée.
Saint-Bruno, né à Cologne en 1035, sut unir la richesse, la noblesse et l’éloquence et mérita les louanges et l’admiration de ses contemporains. Il devint chancelier de l’église de Reims vers 1073, prit le parti de Grégoire VII contre l’empereur d’Allemagne, et dans la lutte perdit sa fortune, ses titres et ses charges. En 1082, il était choisi pour devenir archevêque de Reims, mais il s’enfuit à Molesme, d’où il gagnera la solitude : le clerc séculier se fait moine, et le moine deviendra ermite. En 1084, il vint avec quelques compagnons à Grenoble vers Hugues de Châteauneuf, évêque, son ancien élève, qui lui donna le désert de Chartreuse, et le conduisit vers le 24 juin à l’endroit marqué par la Providence. Une chapelle, quelques cabanes de planches entre d’énormes rochers, près d’une fontaine, tel fut le premier monastère. En 1090, le pape Urbain II manda Bruno à Rome. Celui-ci obéit à son ancien élève aux écoles de Reims, malgré son amour de la solitude et le danger de voir son œuvre péricliter. Il fonda la Chartreuse de Squillace en Calabre en 1090, s’y retira en 1095 et y mourut en 1101.
L’Ordre des Chartreux, appelé aussi Ordre cartusien, est un ordre religieux contemplatif à vœux solennels, de type semi-érémitique, fondé en 1084 par Bruno le Chartreux et six compagnons. Il prend son nom du massif de la Chartreuse, au nord de Grenoble, situé sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse dans l'Isère, où ils se sont établis près de l'actuel monastère de la Grande-Chartreuse. La devise informelle de l'ordre est « Stat Crux dum volvitur orbis » (« La Croix demeure tandis que le monde tourne »). Le blason de l’ordre comporte un globe surmonté d’une croix entourée de sept étoiles. Elles symbolisent Bruno et ses six compagnons dont l’arrivée à Grenoble fut annoncée par un songe prémonitoire où l’évêque saint Hugues rapporte avoir vu sept étoiles.
Pour en savoir plus voir le livre « La chartreuse de Pomier, diocèse d'Annecy, Haute-Savoie-1170-1793 », de l'abbé Marie Rannaud édité en 1909.
Merci à J.-L. Sartre.
Photo M. Brand (septembre 2015).