Ânes de Monnetier sur l'ancienne route du Grand Salève
Éditeur | : B&F, Berne | N° de carte | : 6261 |
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Commune | : Monnetier-Mornex | Lieu-dit | : Monnetier-Église |
La grande attraction touristique du Salève et spécialité de Monnetier. Les ânes appartenaient aux familles Rophille, Ducimetière, Bain, Brocard, Descombes et Vidonne, toutes installées à Monnetier depuis longtemps. Les plus célèbres loueurs d'ânes étaient les Rophille, également restaurateurs à Monnetier-Eglise ; le couple le plus ancien fut Célestin Rophille (1856-1908) et sa femme Mathilde Paccot (1854-1938) dite la Pacotte ou la Sainte-Mère. Célestin Rophille et Mathilde Paccot de Monnetier eurent au moins cinq enfants dont certains jouèrent un rôle dans la vie de Monnetier et du chemin de fer :
La célèbre « mère aux ânes » était Mathilde Paccot-Rophille. Quand les Genevois lui disaient : « Bonjour, la mère aux ânes », elle répondait immanquablement : « Bonjour mes enfants ! »
La quantité exacte d'ânes à Monnetier est mal connue ; elle varie, selon les sources et les années, entre 5 ou 6 et 30 ! Les Rophille en avaient 12 environ avant la guerre puis, vers 1920, une dizaine puis 8 et enfin 6. Les noms de quelques-uns de ces ânes sont restés dans la mémoire locale : Grison, fils de Grisette, Bill, un âne entier, un étalon, « le Terrible », Dragon, Nicolas, Sultan, Le Zouki, Le Gris, Musette, Grisette, Saïda. On disait, en patois, « les sômes de Monnetier ».
Les animaux avaient leurs écuries dans le village de Monnetier, mais aussi à la Croix et au restaurant du Mont-Blanc. Entre l'hôtel de la Reconnaissance (puis du Parc, devenu résidence Cognac-Jay) et le Petit Salève se situait un grand bâtiment agricole. L'alignement des huit « hublots » faisait l'originalité de ce beau et unique édifice démolie en octobre 2007. Une seule carte postale nous montre quatre ânes devant cette construction.
Les ânes attendaient les touristes, enfants et adultes, vers les gares de Monnetier-Eglise et des Treize-Arbres. Certains ânes partaient de la carrière d'Etrembières, tandis que d'autres montaient le ravitaillement de Monnetier-Eglise aux restaurants des Treize-Arbres, « avant le premier train du matin afin d'avoir quelque chose de frais pour les premiers touristes ». Dans Monnetier et aux Treize Arbres des pancartes en bois peint signalaient « ânes pour promenades ». Les principaux « circuits de promenade » des ânes étaient :
[Extrait de : LEPÈRE Gérard, “Le chemin de fer à crémaillère du Salève”, Échos Saléviens n° 4, La Salévienne, 1994].