Photos et cartes postales
Fouilles à l'oratoire de Sainte-Victoire (1927-28)
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Chevrier (74) | Lieu-dit | : Sainte-Victoire (alt. 934 m) |
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Au sommet du mont Vuache, au-dessus de Chevrier, se niche la chapelle (ou oratoire) dédiée à sainte Victoire. C’est le point d’arrivée d’une agréable promenade en forêt ; le sentier le plus court part du haut du village de Chevrier, mais il est vraiment très-très escarpé ; le chemin par Raclaz et le Golet du Pet est moins pentu, mais plus long ; on peut aussi longer toute la crête depuis Chaumont, ou monter depuis Arcine (courage !).
Une légende raconte qu’à l’emplacement de la chapelle se trouvait un "couvent de moniales" ; il aurait été attaqué par les Sarrazins et Victoire aurait bondi par-dessus le Rhône jusqu’au rocher de Léaz ; une autre légende dit que l’agresseur était le seigneur d’Arcine ; une troisième version mentionne des moniales fuyant depuis la Semine.
En patois Sainte-Victoire se prononçait "Sainte-Avintire" ; la première mention du toponyme "Sainte-Victoire" date de 1296 ; c’est alors le nom de la montagne du Vuache.
A l’emplacement de la chapelle quatre bâtiments se succédèrent :
- Peut-être une construction gallo-romaine (un temple ?)
- Un bâtiment médiéval de dix mètres sur douze avec des tombes (curés ? moines ? moniales ? seigneurs ?) ; un document de 1467 mentionne une "chapelle de la Bienheureuse Victoire sise sur le mont Vuache, dans laquelle, comme on l'assure, reposent plusieurs corps de saints" ; il ajoute qu'elle a besoin de réparations
- A la fin du Moyen Age on reconstruisit une chapelle plus petite qui tomba en ruines au XVIIIe siècle
- La chapelle actuelle, minuscule, date de 1851 ; animé de motivations politiques, le clergé voulait la reconstruire pour effacer les "fautes" de la période révolutionnaire ; la statue qui se trouve dans la chapelle est nettement postérieure au Moyen Age et a été restaurée il y a peu ; jusque vers 1930 certaines femmes s’y rendaient parce qu’une souche remplie d'eau de pluie guérissait (?) les maux de tête, surdités, migraines, etc. ; le petit bâtiment a été agrandi par une avancée construite en 1951.
A côté se trouve un lilas planté en 1927 par François Gay de Clarafond pendant les fouilles de l'abbé Descombes. Chaque printemps un pèlerinage s’y déroule.
Ce cliché a été réalisé à l'époque des fouilles entreprises de novembre 1927 à avril 1928.
De gauche à droite, on reconnaît :
- Ernest Gay (1908-1985) (1er homme)
- Jean Gay (1896-1965) (2e)
- abbé Camille Benoît, de Vulbens (3e)
- François Gay, de la ferme de l'Epery à Clarafond, mais originaire de Chilly, père de Ernest et Jean (4e)
- Pierre Chatelain, de Chevrier (5e)
- François Veyraz (1899-1989?) (avec un chapeau ce jour là), agriculteur à Clarafond (6e)
- Paul Lion de Vulbens (7e)
- Albert Benoît, de Vulbens (8e)
- André Benoît, de Vulbens (9e)
- François Rosay, de Chevrier (10e)
- abbé Descombes (11e).
Les personnages inconnus viendraient d'autres paroisses puisque les ouvriers bénévoles sont, d'après le livre de l'abbé Descombes, "de Chevrier, de Vulbens, de Savigny, de Chessenaz et de Clarafond". L'abbé Descombes s'était pris de passion pour l'histoire de sainte Victoire alors qu'il était séminariste et a entrepris ces fouilles avec l'accord de l'abbé Marchand, curé de Vulbens, de 1914 à 1930. Descombes a écrit des vers sur le Vuache (800 vers) et des cantiques en l'honneur de la sainte. Les travaux ont été exécutés afin de retrouver les traces des anciennes chapelles.
François Gay avait une grande dévotion pour sainte Victoire : vers 1900, son fils Ernest avait attrapé la typhoïde, le docteur avait dit "il n'y a plus de remède", François Gay est monté dans la neige à Sainte-Victoire avec des roses de Noël (ou hellébores), et "l'Ernest a vécu"...
Pour en savoir plus, lire l'étude de Philippe Duret "Sainte Victoire, les Sarrasins et l'abbé Descombes", Échos Saléviens n° 7, 1998.
Informations données par Jean Rosay, Marie-Thérèse Ducret, Maurice Gross, Georges Veyrat et Philippe Duret.
Collection B. Duret.