L’éboulement de 1927 en aval du tunnel
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Étrembières (74) | Lieu-dit | : Le Pas de l’Échelle |
Les rapports du conseil d’administration de la Société anonyme des Chemins de Fer du Salève mentionnent la chute le 19 janvier 1927, d’« d’un énorme bloc tombé d'une barre rocheuse à l'extrémité ouest du vallon de Monnetier. Dans sa chute il mit à mal la voie ferrée du funiculaire et le sentier du Pas de l'Echelle ».
Une première chute de rochers avait déjà eut lieu à cet endroit : « Vers le 1er août 1902, un bloc s'étant détaché des rochers au-dessus du Pas de l'Echelle, a emporté une partie du croisement de la ligne. On a profité de cet accident pour transporter une des aiguilles déplacées par cet éboulement à Monnetier-Eglise pour établir, à cette station, un garage pour les voitures, ce qui était rendu nécessaire par l'affluence des voyageurs à cet endroit ».
Cette photo, découverte en septembre 2011 par Ph. Duret dans les archives de la mairie de Veyrier, est très certainement l’une de celles faites par Léon Dupont ; il y a 29 ans, le 3 août 1982, sa fille, Denise Dupont-Pillonel, née en 1917, m’avait mentionné l’existence de ces photos.
Léon Dupont, dit Pétolet (1889-1948), était peintre en lettres de profession ; avant d'entrer en 1923 au chemin de fer du Salève, il aurait travaillé au tramway Genève-Veyrier. Il était le fils de Dupont (celui de Veyrier), mort « en tombant dans l'escalier de sa cave » et de l'épicière Louisa « surnommée ’mémé Cola’ car elle donnait du chocolat aux gamins ».
Léon fut chargé de repeindre en rouge avec des filets verts les dix voitures automotrices bicolores roulant encore vers 1927. Le rapport du conseil d’administration de 1923 nous apprend que « deux nouveaux cantonniers ont été engagés pour l'entretien de la voie et un peintre qui, en morte saison, s'occupe de la peinture à neuf des voitures et remplira en été les fonctions de chef de gare aux Treize-Arbres ». Cet homme qui s'intéressait à tout et « savait tout faire » était l'un des rares photographes amateurs de l'époque ; il faisait des photos « qu'il développait dans une chambre noire au- dessus de sa grange ». Léon fut intoxiqué par des odeurs de peinture lors d'un travail dans des foudres à vin et resta malade pendant treize ans.
[Extraits de : LEPÈRE Gérard, « Le chemin de fer à crémaillère du Salève », Échos Saléviens n° 4, La Salévienne, 1994].
Archives municipales de Veyrier, « photos répertoriées par sujet, n° 48 : chemin de fer du Salève ».
Merci à Ph. Duret et à Christian Garin.