La Salévienne s’implique particulièrement dans toutes les actions qui visent à promouvoir la langue francoprovençal.
Lire l'intéressante étude (avec cartes) de Jean-Baptiste Martin "Langues régionales d'Auvergne-Rhône-Alpes" par Jean-Baptiste Martin.
Voir également le site Lexilogos qui donne accès à d’intéressants ouvrages concernant non seulement la langue, mais encore la toponymie et à un ensemble de cartes et documents.
Texte de la charte de coopération interrégionale et transfrontalière de développement de la langue francoprovençale « Charte de la langue francoprovençale ».
Dictionnaire français-savoyard de Roger Viret (2287 pages) « Dictionnaire français-savoyard ».
Pour illustrer cette rubrique, voici une chanson La Marion sur un pommier et une blague en patois parue il y a quelques années dans un journal local, relevée et traduite par Marie-Lise Le Gall.
L'pare Joson avait p'ta déposé longtin
vingt mille francs d'économies à la caisse
agricole, et dépoué quinze zoûs al'tait to
drû !
Pensa vi.
A l'avait avu la v'site du directo d'la caisse
qu'l'avait laicha on carnet d'chèques après
l'avu fait signi on papi et espliqua qu'a
povait yeurre se sarvi de li carnet poû payi
to lo z'achats !
"Es bin simple (qu'y l'avait det)... avoué li
papi, vo povi ach'ta to c''que vo s'y faute
rin qu'avoué v'tra signature...''.
Vo parla s'al'tait conter, l'Joson.
L'a signa d'chèques a tour de bras.
A l'ach'tavé in premi on frigo. Après, ona
cos'nire électrique, ona tlélvijon in qcolo,
apoué l'a chandia sa viye guimbarde qu'tait
d'avant guerre !
A la fouère d'R'milly, l'a ach'ta doua vazhes
et ona trayeuse électrique.
Et vétia qu'on zoû a l'est convoqua à la
caisse.
A se présinte au guichet.
"Est mé, l'Joson. Tout qu'y a que va pas ?
- Oh (qu'lui répond l'imploya) a va biet.
Mais vo z'ava in comptio que de vingt
mille francs et vo z'y signa poû treta mille
d'chèques. Vo z'îtes à décovet de dix mille
francs !
- D'se à décovet ? qu'y fa l'Joson en ar'p'tait
son béret sû sa tête...
- Ouai. E vu dire que vo no z'er devi dix
mille francs qué fou no varsa d'abo.
- Ah bon ! qu'y dit l'Joson, to rachura ! Si
n'est qu'cé est pas bin grave. Attindez on
momet !"
Et y ar'fa on chèque de dix mille francs à la
caisse.
Cé vo z'ar'vave par hasa... vo sari c'qui fou faire !
La Marie.
Le père Joson avait mis depuis longtemps vingt
mille francs d'économie à la caisse agricole et
depuis quinze jours il était tout dru !
Pensez-vous !
Il avait eu la visite du directeur de la caisse qui lui
avait laissé un carnet d'chèques après l'avoir fait
signer un papier et expliqué qu'il pouvait
maintenant se servir du carnet pour payer tous les
achats.
"C'est bien simple (qu'il lui avait dit) avec le
papier vous pouvez acheter tout ce qui vous
manque rien qu'avec votre signature...".
Il a signé des chèques à tour de bras.
Il acheta en premier un frigo. Après une cuisinière
électrique, une télévision en couleur et puis il a
changé sa vieille guimbarde qui était d'avant
guerre !
A la foire de Rumilly. il a acheté douze vaches et
une trayeuse électrique.
Et voilà qu'un jour il est convoqué à la caisse.
Il se présente au guichet :
"C'est moi l'Joson. Qu'est-ce qui va pas ?
- Oh ! (qu'il lui répond l'employé) ça va bien.
Mais vous avez un compte que de vingt mille
francs et vous y avez signé pour trente mille. Vous
êtes à découvert de dix mille francs.
- Je suis à découvert ? Que fait l'Joson en
remettant son béret sur la tête.
- Oui. Je veux dire que vous nous redevez dix
mille francs qu'il faut nous verser tout de suite.
- Ah! bon (qu'il dit l'Joson tout rassuré). Si ce n'est
qu'ça, c'est pas bien grave. Attendez un
moment !"
Et il refit un chèque de dix mille francs à la caisse.
Si cela vous arrivait, par hasard... vous saurez c'qu'il faut faire !
La Marie.