Photos et cartes postales
Les Fauvettes, maison de Louise Sautier
| Éditeur | : - | N° de carte | : - |
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| Commune | : Viry (74) | Lieu-dit | : L'Éluiset |
Carte postale rare de la maison de L'Éluiset de Louise-Marie Roche-Sautier (1839-1925). La propriété, a été en partie rasée pour laisser la place à un programme immobilier haut de gamme. Une partie de la maison a été conservée et modifiée, et a donné le style architectural de l'ensemble des nouveaux immeubles.
Nous reprenons ci-dessous un intéressant article de D. Ernst « Louise-Marie Roche-Sautier, une Viroise héroïque ! » paru dans Le Messager du 23 mai 2013.
« En ce 11 août 1925, la commune de Viry est en deuil. Louise-Marie Roche-Sautier vient de s'éteindre à l'âge de 86 ans dans sa maison de L'Éluiset.
« Ce fut une femme au grand cœur, douée d'une magnifique intelligence », écrira d'elle Le Cultivateur Savoyard, tandis que Le Confédéré, journal des libéraux valaisans, explique qu'elle « laisse le souvenir d'une femme charitable » et ajoute - un rien machiste ! -, « voilà une existence féminine qui n'aura pas été inutile comme celle de tant de petites madames nonchalantes, égoïstes et vaines »... Si son nom et son histoire sont aujourd'hui effacés de nos mémoires, Louise-Marie Roche-Sautier était autrefois connue dans la France entière pour son action héroïque lors du terrible drame de l'incendie du Bazar de la Charité, à Paris, en mai 1897. Précisons avant d'évoquer ce fait divers tragique, que Mme Roche-Sautier était propriétaire de l'Hôtel du Palais, un édifice contigu au bâtiment du Bazar de la Charité. Cet établissement, une sorte de grand hangar, rassemblait de nombreuses œuvres de charité qui vendaient des objets, de la lingerie et des colifichets divers au profit des plus démunis. Parrainé par la haute société parisienne, le Bazar de la Charité fut inauguré le 4 mai 1897.
Ce jour-là, 1 200 invités de prestige se pressaient dans le bâtiment où une séance de cinématographe était notamment organisée. C'est l'appareil de projection, fonctionnant à l'éther, qui est à l'origine de l'incendie d'une violence extrême qui ravagea ce hangar de bois décoré de tentures, de dentelles et de rubans. Si des centaines de personnes parviennent à quitter le bâtiment saines et sauves, l'incendie fera tout de même 124 victimes, parmi lesquelles la duchesse d'Alençon, jeune sœur de la fameuse Sissi impératrice d'Autriche, et une majorité de femmes, presque toutes de souche aristocratique. Seul quatre hommes, trois vieillards et un médecin, figureront parmi les morts.
« On vit un spectacle inoubliable dans cet immense cadre de feu formé par l'ensemble du bazar, où tout brûle à la fois, boutiques, cloisons, planchers et façades, des hommes, des femmes, des enfants se tordent, poussant des hurlements de damnés, essayant en vain de trouver une issue, puis flambent à leur tour et retombent au monceau toujours grossissant de cadavres calcinés », c'est ainsi qu'un journaliste du Figaro décrit le terrible incendie que vient de vivre Paris. Au moment des faits, apprenant le drame qui se joue derrière les murs de son établissement, Mme Roche-Sautier réalise soudain qu'une petite fenêtre grillagée du bûcher de son hôtel donne sur l'arrière-cour du Bazar de la Charité.
Aidée de deux cuisiniers, Jules Gaumery et Edouard Vauthier, elle réussit à déceler les barreaux de cette fenêtre placée en hauteur.
La suite nous est racontée par le journaliste du Cultivateur Savoyard : « on descendit une chaise, on jeta des échelles, par des efforts presque surhumains, un sauvetage providentiel put s'organiser au profit de la masse terrifiée que l'on tirait à la force des bras. 150 personnes purent ainsi échapper à une mort affreuse. La lucarne, dite de souffrance, s'était changée en une porte de salut ouverte sur la liberté » . Son action de sauvetage, ainsi que le dévouement qu'elle mit à secourir les blessés valurent à Louise-Marie Roche-Sautier la reconnaissance de la nation, comme nous le verrons la semaine prochaine... »
Voir l'article de presse du 23 mai 2013.
