Photos et cartes postales
Sauvetage au Bazar de la Charité à Paris (1897)
| Éditeur | : - | N° de carte | : - |
|---|---|---|---|
| Commune | : Paris | Lieu-dit | : Rue Jean Goujon |
Illustration tirée du « Supplément illustré du Petit Journal » du 16 mai 1897. Celle-ci représente la fuite des visiteurs du Bazar de la Charité par la lucarne de l’Hôtel du Palais de Louise-Marie Roche-Sautier.
Nous reprenons ici un second article de D. Ernst « De L'Éluiset à Paris, l'étonnant destin de Louise-Marie Roche-Sautier » paru dans Le Messager du 30 mai 2013.
« La semaine dernière, nous avons évoqué l'héroïque action d'une Viroise installée à Paris, qui sauva la vie de 150 personnes lors du terrible incendie du Bazar de la Charité, en mai 1897.
Née à L'Éluiset le 6 octobre 1839, Louise Sautier avait quitté Viry à peine adulte pour s'établir dans la capitale, où elle épousera un dénommé Joseph Roche. Très attachée à son village d'origine, elle revenait cependant chaque été se reposer dans sa jolie propriété de L'Éluiset.
Peu avant la guerre de 1870, elle devient propriétaire à Paris de l'Hôtel du Palais, situé 28 Cours de la Reine, dans le 8e arrondissement.
Les hostilités sont bientôt déclarées avec les Prussiens et les revers commencent à s'accumuler pour l'armée française. La jeune femme, dont toutes les espérances et tout l'avenir sont en jeu, ne panique pas face à cette situation et prête une oreille attentive aux conseils des anciens. Comprenant que Paris risque d'être assiégé durant de nombreux mois, elle fait d'énormes réserves de nourriture pour son établissement, précautions que la grande majorité de ses condisciples jugent prématurées et inutiles. Durant le siège de Paris, elle pourra ainsi assurer le ravitaillement de ses clients et de son personnel, mais également des gardes mobiles bretons logés dans son hôtel, engagés aux côtés des Versaillais dans les combats contre les Communards emmenés par Louise Michel.
Mais comme nous l'avons vu dans la chronique de la semaine dernière, c'est son action de sauvetage lors de l'incendie du Bazar de la Charité qui valu à Louise-Marie Roche-Sautier la reconnaissance de la nation, comme le détaille le journaliste du Cultivateur Savoyard dans son édition du 3 septembre 1925 : « Tant de présence d'esprit et de courage durant l'épreuve, tant de soins touchants donnés sur place aux blessés et aux mourants, voilà qui justifie amplement les témoignages de reconnaissance et les distinctions nombreuses dont Mme Roche-Sautier a été l'objet. Le Conseil municipal et le Conseil général de Paris organisèrent une réception solennelle à l'Hôtel-de-Ville, où Mme Roche-Sautier tint une des premières places. M. Barthou, ministre de l'Intérieur, en lui accrochant sur la poitrine au nom du gouvernement de la République la Médaille d'Or de première classe, saluait en elle toutes les femmes de France dont cette catastrophe avait une fois de plus fait resurgir les admirables qualités de coeur, de courage et de dévouement.
Elle reçut en outre la Médaille d'Or décernée à la Sorbonne avec diplôme d'honneur des Sauveteurs de la Seine ; la Médaille d'Or spéciale de la Société Parisienne de Sauvetage ; la Médaille d'Or des Femmes de France, frappée exclusivement pour elle ; la Croix du Saint-Père Léon XIII ; l'Étoile du Nicham et la Médaille d'Or décernée par la reine Victoria d'Angleterre ».
Suite à son décès à Viry, le 11 août 1925, le journaliste du Cultivateur Savoyard rendra un bel hommage à Louise-Marie Roche-Sautier qui, durant sa retraite, multipliera les actions en faveur des plus démunis de la région : « Le souvenir de cette femme de bien restera gravé dans les coeurs des nombreuses personnes qui ont pu apprécier la façon discrète avec laquelle elle savait soulager toutes les misères et toutes les souffrances qui lui étaient signalées. Elle fit grand honneur à la Savoie ».
Voir l'article de presse du 30 mai 2013.
