Photos et cartes postales
Le pont et l’hôtel des Bergues de nuit (sept. 1934)
| Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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| Commune | : Genève | Lieu-dit | : Quai des Bergues |
Bien visible au centre de la photo, avec son fronton triangulaire typique, le prestigieux hôtel des Bergues était au moment de sa construction en 1830 le plus vaste hôtel de Suisse et le premier par sa conception et le confort qu’il offrait. Il prit un bon départ et sa création fut très remarquée dans le milieu de la profession et on y accourut bientôt de Suisse et de l’étranger. Genève était, à cette époque, très courue par la haute société européenne; sa situation, au point de croisement de deux grands courants de voyageurs, l’un constitué par les touristes originaires des pays du nord-est européen attirés par le soleil de la Riviera et de l’Espagne, l’autre composé du flot intarissable des sujets de Sa Majesté britannique en route vers les splendeurs romaines et orientales.
L’idée de construction de quais le long des rives du lac et du Rhône était ancienne et on en trouve déjà trace au XVIIIe siècle, mais c’est au début du XIXe siècle, sous la Restauration, que le pourtour du lac commence à gagner de l’importance. Les opérations de construction du quartier des Bergues et l'aménagement de la rade vont peu à peu contribuer à déplacer le centre-ville de la ville-haute à l'espace autour de la rade. Après la démolition des remparts, au milieu du XIXe siècle, les quais sont prolongés le long des rives du lac et aménagés en promenade. La rade est devenue un argument touristique, qu’il s’agit de mettre en valeur. Sous la direction de Guillaume Henri Dufour, des travaux d'aménagement des rives sont menés à l'embouchure du fleuve, constituant les premiers éléments de la rade que nous connaissons aujourd'hui. Depuis le Moyen Age, Genève, place de commerce international, hébergeait ses hôtes dans des hôtels de toutes catégories. Dès l’époque romantique, la contemplation du mont Blanc figurait au programme des visiteurs qui dorénavant peuvent se promener au bord de l’eau.
La rade et les quais de Genève présentent des emplacements de prestige pour des enseignes lumineuses. Dès l'apparition du tube au néon au début des années 30, Genève se met à orner ses toits de publicités lumineuses. Brevetée par le français Claude Georges en 1910, ensuite industrialisée aux États-Unis, l'enseigne au néon s’est rapidement répandue. Grâce à cette nouvelle technique, la communication des marques est devenue lumineuse et elle est particulièrement bien adaptée aux emplacements surplombant les plans d’eau où ses différentes couleurs obtenues par des mélanges de gaz et verres colorés peuvent se refléter. Horlogers, joailliers ou banques privées se partagent ce paysage urbain scintillant et coloré. Aussi réputées que l'horloge fleurie et le jet d'eau, les enseignes emblématiques de la rade font maintenant partie intégrante de l'image de Genève.
Cliché de Roger Hauert, collection B. Hauert.
