Soins aux chevaux de l’armée (avril 1938)
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Genève | Lieu-dit | : Quai Ernest-Ansermet |
Militaires occupés à soigner les chevaux de l’armée devant l’ancienne caserne. Ce sont le plus souvent des agriculteurs qui amènent leurs propres chevaux, encore nombreux dans les fermes, et qui s’en occuperont pendant toute la durée de leur service militaire.
L'ancienne caserne militaire était située à l'angle du quai Ernest-Ansermet et de la rue de l'Ecole-de-Médecine depuis 1875. Elle comprenait trois corps de bâtiment disposés en U. Mais en 1928, le palais des Exposition est construit à côté de la caserne et il empiète sur le territoire de la caserne au fur des ans et de son succès. L'aile Est et le bâtiment central sont détruits pour libérer de la surface d'exposition. Comme cette perte de terrain doit être compensée, les citoyens genevois décident, à travers une votation populaire, le déplacement de la caserne sur l'autre rive de l'Arve, qui a lieu en juin 1958.
L'armée suisse compte plusieurs brigades à cheval dès 1895 et elle souhaite que l'instruction des dragons soit complétée par des activités hors service, telles que des concours hippiques. Leur nombre va en croissant jusque dans les années 20, mais entre 1920 et 1940 de nombreux escadrons disparaissent dans le remaniement de la troupe. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la pénurie de foin, d'avoine et la mobilisation des chevaux pénalisent une agriculture chargée de produire le plus possible. En 1945, le chef de l'état-major général propose la suppression de la cavalerie. Si cette orientation est militairement justifiable, elle va à l'encontre d'impératifs politiques et économiques. Le problème de la suppression revient sans cesse sur le tapis, alors que les escadrons diminuent (ils étaient 30 en 1938, 24 en 1951, 18 en 1961). Finalement, la décision de supprimer la cavalerie tombe aux Chambres fédérales en 1972, malgré une pétition revêtue de plus de 400 000 signatures. La Suisse était alors le dernier pays d'Europe à entretenir des formations de combat à cheval.
Dès 1895, la Revue militaire suisse donne des recommandations très précises pour « l’hygiène et alimentation du cheval en campagne » : « Le pansage du matin doit être fait avec soin, mais il n'est pas nécessaire d'y dépenser un temps précieux, celui du soir demandera, par contre, à être fait avec beaucoup plus de soins. Le matin on pansera à l'étrille ou à la brosse; on lavera d'abord les yeux, la bouche, les naseaux et les parties génitales; tous ces petits soins contribuent beaucoup à rendre les chevaux plus dispos et plus gais. On lavera ensuite à l'eau fraiche les membres que l'on essuiera aussitôt avec l'éponge serrée. Les sabots seront également lavés puis graissés. Pour graisser les sabots on n'a généralement que de la graisse de porc dans l'armée, mais c'est suffisant et si l'on peut y ajouter un tiers de goudron de Norvège, on aura un onguent de pied qui vaut toutes les spécialités de ce genre. « II n'y a que les commis-voyageurs qui noircissent les pieds de leurs chevaux. » Le graissage des sabots ne doit se faire que lorsque les pieds sont bien propres et doit intéresser aussi bien la soie et la fourchette que la paroi. En effectuant le graissage, les cavaliers ont une occasion toute trouvée d'examiner la ferrure au point de vue de l'usure et de la solidité des fers. Aussitôt le repas terminé on procédera au sellage ou au harnachement, mais on ne sanglera qu'au moment du départ. Ces opérations doivent se faire avec tout le soin possible. En attendant le départ, comme aussi pendant la marche, tout est sujet à inspection, les moindres détails ne sauraient être oubliés ».
Cliché de Roger Hauert. Collection B. Hauert.