Photos et cartes postales

Visite du chantier de Verbois (juillet 1942)

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Éditeur : AmateurN° de carte : -
Commune : Russin (Suisse)Lieu-dit : Verbois

Le public organisé par petits groupes prête une attention soutenue aux explications qui lui sont données sur les travaux de construction de la nouvelle usine hydro-électrique de Verbois.

Le détail des études ayant précédé le début des travaux a été communiqué dans un article R. Leroy, ingénieur principal au Service de l’Electricité des Services Industriels de Genève dans un « Bulletin technique de la Suisse romande », de 1943 :

« Les lignes qui suivent sont destinées à faire connaître aux lecteurs du Bulletin technique l'effort accompli par les Services industriels de Genève et par l'industrie de la Suisse romande, pour doter la communauté genevoise et aussi l'industrie suisse de l'importante source d'énergie que constitue cette usine.

Jusque-là, les projets admettaient le maintien de l'usine de Chèvres et la construction d'une usine d'aval dite à basse chute. En 1919, l'idée fut proposée de construire une usine dite à haute chute, utilisant, après désaffectation de l'usine de Chèvres, toute la chute disponible entre Genève et Vers Cinge.

Après toutes les études d'usines basse chute, qui suivirent les progrès de la construction des machines en prévoyant un nombre de machines toujours plus réduit pour les mêmes débits totaux absorbés, on en vint aux projets à haute chute de 1923, admettant 4 machines absorbant en tout 400 m3/sec.

De 1923 à 1934, diverses études sont réalisées ; les études prévoyant une usine-barrage pour laquelle le bâtiment des machines est placé en prolongation du barrage ; les autres prévoyant une usine-canal, comportant un bâtiment des machines et un barrage séparés souvent par une grande distance et reliés par un canal d'amenée. L'un des projets situait une usine-barrage aux Prés-de-Bonne, dans l'étranglement de la vallée existant entre Russin et Cartigny et conduisait à la création d'un vaste lac de retenue de 1 km de largeur. Le niveau de ce lac devait être abaissé d'un mètre tout l'été, ce qui aurait mis à découvert de grandes étendues de terres et n'aurait pas été sans graves inconvénients au point de vue hygiénique. D'autre part, les chasses de dessablement de la retenue, qu'il est nécessaire de faire presque chaque année, auraient nécessité, avec un tel lac, un trop long arrêt de l'usine.

Une usine-canal, étudiée ensuite dans le but d'éviter le lac de retenue, se révéla devoir être trop coûteuse, présenter certains inconvénients techniques et nécessiter un arrêt presque aussi long de l'usine lors des chasses, cela du fait que le canal d'amenée est dérivé du bief de retenue à une cote nécessairement élevée.

En 1934, deux suggestions sont faites aux Services industriels, provenant l'une de M. Jules Calame, ingénieur, l'autre de l’entreprise Zschokke, et prévoyant toutes deux, avec quelques variantes, l'implantation de l'usine plus à l'amont, dans la région de Verbois, où la vallée est encore étroite et le lac amont moins important.

Ces projets envisageaient une usine-barrage à 4 groupes, absorbant en tout 400 m3/sec, utilisaient en un seul palier toute la chute disponible entre la Jonction et Verbois et prévoyaient une vaste correction du Rhône à l'aval par coupure des méandres et approfondissement du lit dans le but de gagner la chute restant disponible entre l'usine projetée et la limite de concession.

Dès 1933, on estimait que, pour ne pas entraver le développement de la vente de l'énergie électrique, la décision relative à la nouvelle usine ne pouvait être indéfiniment renvoyée. Le moment où la dépense occasionnée par l'achat d'énergie au dehors du canton atteindrait le montant des dépenses supplémentaires nécessitées par la construction nouvelle était prévu pour une date non éloignée.

D'autre part, la proportion entre la production « sur place » et celle à grande distance devenait de plus en plus défavorable. Du point de vue de la sécurité de service, l'existence d'une source puissante à faible distance de l'agglomération était préférable au transport à grande distance de plus de la moitié de l'énergie nécessaire au réseau.

En 1936, les organes d'exploitation de l'usine de Chèvres avaient constaté que celle-ci, malgré les perfectionnements apportés à maintes reprises à ses installations, ne pourrait plus assurer son service pendant longtemps sans subir des modifications coûteuses. Les dispositions générales adoptées à Chèvres en 1893 n'étaient pas de nature à faciliter le service. Le Service de l'Electricité ne disposait donc en 1937, pour la production d'énergie, que d'une usine ancienne et d'un appoint provenant d'usines éloignées et livré aux termes d'un contrat échéant en 1941. Ces conditions n'étaient pas une base de production suffisamment sûre pour le développement de la vente d'énergie.

Le projet d'usine-barrage était à ce moment assez éclairci pour servir de point de départ à l'établissement des plans d'exécution. Le marché du travail à Genève était très précaire et tous les travaux pouvant soulager le chômage devaient être encouragés. Les ouvrages de génie civil et l'essentiel des équipements mécaniques et électriques pouvaient être exécutés par la main-d’œuvre locale.

La réalisation du projet apparaissait facilitée par des possibilités de vente des excédents d'énergie et par la possibilité d'effectuer à bon compte les emprunts nécessaires, étant donné que le loyer de l'argent avait baissé ».

Cliché de Roger Hauert – Collection Bernard Hauert.



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