Photos et cartes postales

Visite du chantier de Verbois (juillet 1942)

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Éditeur : AmateurN° de carte : -
Commune : Russin (Suisse)Lieu-dit : Verbois

La tête encore pleine de toutes les explications officielles relatives au site en construction de la future centrale hydro-électrique de Verbois, sur le Rhône, qui viennent de se terminer, les gens se sont regroupés et discutent entre eux. On se relaxe, on arrange les tenues et on devise tranquillement en attendant la collation, offerte par les Ateliers des Charmilles de Genève organisateurs de la manifestation, certainement bienvenue après de longues minutes d’attention.

En effet, l’importance des travaux entrepris depuis quatre ans ont été abondamment commentés, comme ils le seront dans un article R. Leroy, ingénieur principal au Service de l’Electricité des Services Industriels de Genève paru dans un « Bulletin technique de la Suisse romande » de 1943 :

« Ouvrages principaux constitués par :

1. Une digue terre-plein rive droite, susceptible d'être utilisée pour recevoir l'amorce d'un canal de navigation situé entièrement sur la rive droite du Rhône.

2. Le bâtiment de l'usine proprement dite, avec locaux de commande et d'exploitation, hall de montage de transformateurs, hall de montage des groupes hydro-électriques, salle des machines prévue pour installation de 4 groupes hydro-électriques à axe vertical de 31 500 CV, 136 tpm absorbant 128 m3/sec chacun; dont 3 installés au début avec alternateurs de 22 000 kW, 18 000 V triphasés.

3. Le barrage quatre pertuis de 14 m d'ouverture, avec chacun une vanne de fond type secteur et une vanne supérieure type clapet, capable d'évacuer 600 m3/sec par pertuis, soit lorsque l'usine est en pleine marche, un débit global de 2800 m3/sec, correspondant au double des plus grands débits observés.

4. Une digue rive gauche, venant s'ancrer dans les terrains du plateau d'Aire-la-Ville.

5. Une digue de protection avec canal de drainage longeant ce plateau. Le tout arasé à une cote de 370,50 m et parcouru par une route de raccordement des deux rives, passant sur les digues, sur le barrage et le toit de l'usine cote d'arasement permettant une retenue maximum à 369,15 m, que les calculs du remous de l'usine laissent prévoir comme admissible sans entraîner de travaux coûteux à l'amont. Les corrections du Rhône aval comportent la coupure des presqu'îles de Russin et des Prés-de-Bonne, ainsi qu'un approfondissement du Rhône et tel que la pente du lit soit ramenée à 0,95 ‰. Dans ces conditions, la chute disponible à l'usine varie entre les valeurs indiquées de 20,80 m aux faibles débits du Rhône, à 17 m aux débits de crue.

Ces caractéristiques d’ensemble fixées, les études plus poussées des équipements mécaniques et électriques déterminèrent la disposition des locaux et leurs dimensions.

II fut possible en particulier, en modification du projet 1936, de disposer la station de distribution 18 000 V dans les évidements laissés au-dessus des ouvrages d'entrée de l'eau dans les bâches de turbines.

Pendant que les dispositions générales ci-dessus se fixaient, on préparait un cahier des charges général, les cahiers des charges particuliers pour les fournitures principales dont la construction devait influencer les premiers travaux de génie civil ; on passait les commande des équipements, tels que turbines, alternateurs, vannes de fond ; on procédait à la rédaction des cahiers des charges particuliers des travaux de génie civil principaux, puis à la mise en soumission, à la constitution des groupements d'entreprises et enfin aux adjudications aux groupements jugés les plus aptes à mener les travaux à chef.

Pour la construction des gros équipements mécaniques influençant le génie civil, on fixa le choix sur les Ateliers des Charmilles à Genève pour les turbines, les Ateliers de Sécheron à Genève pour les alternateurs, les Ateliers Zschokke à Doettingen pour les vannes de fond ; tandis que les travaux de génie civil étaient adjugés :

1) pour l'usine-barrage, un groupement constitué par la S. A. Conrad Zschokke, la S. A. Ed. Cuenod, la S. A. V. Olivet et l'entreprise Erdigt, sous forme d'un consortium qui prit le nom de Zocer.

2) pour les corrections du Rhône, à l'entreprise Erdigt, une association des entreprises Rubin, Dionisotti, Induni, Gini et Thorens.

Toute la mise en marche des travaux se fit entre le début de 1938 pour les corrections du Rhône et la fin de la même année pour les travaux de l'usine et les gros équipements. II fallut immédiatement créer entièrement d'importantes voies d'accès, l'une sur la rive droite, destinée aux transports lourds et qui comportait entre autres la construction d'un pont franchissant la voie ferrée de Genève-France, l'autre sur la rive gauche. Les Services Industriels créèrent également de toutes pièces un puissant réseau de distribution d'énergie électrique haute et basse tension, comportant en particulier 12 stations transformatrices de 100 à 800 kW installés, de même qu'un réseau de distribution d'eau potable sur tous les chantiers ».

Cliché de Roger Hauert. Collection Bernard Hauert.



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