Photos et cartes postales

Visite du chantier de Verbois (juillet 1942)

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Éditeur : AmateurN° de carte : -
Commune : Russin (Suisse)Lieu-dit : Verbois

La partie officielle de la visite du site de Verbois en construction avec ses explications est terminée et le public s’est installé sur le pré qui surplombe le barrage sur le Rhône dont on devine les murs en construction. On a commencé à profiter de se désaltérer grâce à la bière fournie à profusion par les Ateliers des Charmilles, qui ont procuré de nombreux tonneaux comme ceux que l’on aperçoit à la gauche de la photo.

Les participants à la visite du chantier de l’usine de hydro-électrique de Verbois en cours de construction sont très attentifs, afin de profiter au mieux des explications qui leur sont données par des spécialistes des Ateliers des Charmilles de Genève, entreprise partie prenante du projet en tant que fournisseur des quatre immenses turbines Kaplan et organisatrice de la visite.

Le cliché a été pris d’un endroit qui surplombe la vallée et le Rhône et permet de distinguer une partie du site qui a donné lieu à de nombreuses études préliminaires précédant le début des travaux. On dresse une image de l’évolution du projet depuis les premières idées émises au début du siècle, comme énoncé dans un article intitulé « La construction de l'Usine du Verbois-Genève », par M. F. Bolens, ingénieur sous-directeur de la Société générale pour l’industrie électrique à Genève, dans un article paru dans le « Bulletin technique de la Suisse romande », du 1er juillet 1939 :

« La concession de l'Usine du Verbois sur le Rhône a été accordée en 1909 à la Ville de Genève. L’Usine de Chèvres était à peine achevée qu'un premier projet pour l'aménagement du palier Chèvres-Pont de la Plaine était établi en 1897. Puis au cours des années, notamment en 1907, 1918, 1923, 1929, des solutions successives apparaissent ; l'année 1934 en voit surgir quatre différentes. Pour finir, l'avant-projet dressé en 1934 par la société Conrad Zschokke est retenu par les Services Industriels de Genève pour servir de base à la réalisation. L’examen de l’ensemble de ces projets permet deux constatations intéressantes :

La première est l’évolution, permise par les progrès de la technique, qui s'est produite dans la puissance des groupes : dans le projet de 1907, le débit aménagé de 300 m3/s était reparti entre 12 turbines, soit un débit de 25 m3/s par turbine. Les projets de 1918 prévoyaient l'utilisation de 400 m3/s avec 7 turbines, soit près de 60 m3/s par turbine. Puis les diverses études présentées de 1923 à 1936 envisageaient généralement un débit de 400 m3/s avec quatre turbines, soit 100 m3/s par turbine. Enfin le projet d'exécution dressé en 1938 par la Société générale pour l'Industrie électrique, mandataire des Services Industriels de Genève, comporte quatre groupes, dont trois à réaliser en première étape.

Finalement, le barrage-usine comprend quatre groupes, chacun étant constitué par une turbine Kaplan à axe vertical, pouvant développer une puissance maximum de 31 500 CV, sous une chute nette de 20,80 m et un débit de 127,5 m3/sec, et par un alternateur de 27 500 kVA, tournant à 136,4 tours/min et produisant du courant triphasé 50 périodes à 18 000 volts. Le poids de chaque turbine est de l'ordre de 400 tonnes et le rendement maximum garanti de ces machines doit atteindre dans le cas le plus favorable 90,5 %; la pièce la plus lourde manutentionnée pendant le montage pèse environ 110 tonnes. L’alternateur, lui, est un peu plus léger que la turbine, puisqu'il n'atteint que 295 tonnes environ. Par contre, le poids de la pièce la plus lourde devant être transportée pendant le montage est de l'ordre de 146 tonnes. Cet alternateur est en construction entièrement soudée, avec stator en deux pièces et rotor en une seule pièce. Son arbre a un diamètre maximum de 750 mm, et présente une partie creuse centrale de 320 mm de diamètre pour permettre le passage des organes de commande de la roue Kaplan.

La manutention des pièces des groupes, soit pendant le montage, soit pendant leur entretien, s’opère à l'aide de deux ponts roulants de 80 tonnes chacun, pouvant être jumelés, et munis en outre chacun d'un treuil auxiliaire de 10 tonnes.

L'appareillage de 18 000 volts est logé dans la partie amont de l'usine, à l'intérieur de l'ouvrage d’entrée, et c'est de ce local que partent directement les lignes d’alimentation pour la Ville de Genève.

Le bâtiment annexe comprend un atelier au rez-de-chaussée, des locaux pour les câbles au premier étage et enfin, au deuxième étage, des bureaux et la salle et les tableaux de commande avec vue directe sur la salle des machines ».

Au fond de l’image, prise depuis l’aval du chantier, on distingue l’extrémité du Salève, le petit Salève et le massif des Voirons.

Cliché de Roger Hauert. Collection Bernard Hauert.



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