Le tram 8 à Cornavin de nuit (déc. 1938)
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Genève | Lieu-dit | : Gare Cornavin |
La place devant la gare Cornavin et l’enseigne de son célèbre buffet, dans la brume du petit matin d’un jour de décembre.
Un grand kiosque circulaire surmonté d’une sorte de tour de contrôle permettant de garder un œil sur le trafic, se trouve devant la gare, situé au centre d'une large place réservée aux piétons et autour de laquelle tournent automobiles, bus et trams.
Parmi ceux-ci, le tram 8 qui assure la liaison Cornavin-Veyrier. Cette liaison remonte à un premier projet de ligne hippomobile, déposé par la Compagnie Générale des Tramways en 1878, pour favoriser les excursions des Genevois sur leur montagne préférée du Salève. Ce n’est qu’en 1886 que le gouvernement genevois donne son assentiment à un nouveau projet de liaison Rive-Veyrier et qu’une concession fédérale est accordée à la Société de Chemin de Fer Genève-Veyrier pour un tramway à vapeur. La ligne à voie étroite réalisée en 1887 suit la route de Florissant et franchit le pont de Sierne qui a dû être renforcé. En 1891 elle est prolongée de 200 mètres pour se terminer en territoire français au Pas de l’Echelle à la gare de Veyrier-Salève. Puis en 1892 elle est prolongée en France le long du pied du Salève pour rejoindre Collonges-sous-Salève, mais ce tronçon ne sera jamais rentable et sera supprimé en 1930. Le parcours est électrifié en 1898, mais en raison de manque fréquent d’énergie électrique, la vapeur est encore utilisée en cas de forte affluence, jusqu’en 1911.
A partir du 1er avril 1936 la Compagnie du chemin de fer Genève-Veyrier est reprise par la CGTE (Compagnie Genevoise des Tramways Electriques). La ligne Genève-Veyrier devient elle-même déficitaire à la suite de la construction du téléphérique du Salève et la suppression correspondante du Chemin de fer du Salève qui attirait énormément de touristes. Dès 1941 le GV est réuni à la ligne de Vernier pour former une transversale et les voitures qui gardent leur couleur verte et leur monogramme GV assurent la liaison Vernier-Veyrier en semaine avec le numéro 6 tandis que le dimanche et jours fériés elles rejoignent Veyrier depuis Rive avec le numéro 8. Le dernier convoi du Genève-Veyrier circule le 2 juin 1956 à minuit, après 70 ans d’activité, pour être remplacé par un autobus.
Cliché de Roger Hauert.Collection B. Hauert.