Photos et cartes postales

La Charrière

La vieille rue de la Charrière ne charrie plus guère que des cohortes de souvenirs. Et pourtant, il fut un temps où elle était le centre même de Cruseilles. Avant que la Grand’rue ne la détrône, elle était une rue très fréquentée. Son étymologie nous l’indique : la charrière -du patois « charire »- est le chemin qu’empruntent les charretiers. En effet, la rue fut longtemps un véritable passage obligé pour qui voulait se rendre de Chambéry à Genève. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, lors de l’ouverture d’une nouvelle route Chambéry – Rumilly – Genève, que celle-ci perdit de son importance. Cette fonction longtemps sauvegardée de rue véhiculant charrettes et marchands, lui valut de devenir une rue active, égrenée d’étals et de comptoirs divers, comme en témoignent des poèmes relatant le bruit de la fabrique du menuisier, les femmes au lavoir, les épiceries, les commerces divers et les petits bistrots animés.

La rue de la Charrière était donc l’artère principale du bourg, de même que son centre nerveux. A tel point que lorsque le feu incendia huit des maisons, en ce jour de Noël 1883, on envoya au maire d’Annecy, la dépêche suivante : « Envoyez secours, Cruseilles est en feu ».

Et plus récemment, la réalisation de trottoirs pavés, préservant le style ancien, est un succès : la rue profite désormais de ne pas avoir une circulation dense pour y gagner en tranquillité et en douce beauté.

Carte postale de la collection de Marie-Jeanne Démelchiorre qui la détient de Guy Bocquet, fils de Clément Bocquet, bijoutier, horloger et photographe à Cruseilles.

Merci à M.-F. Locatelli et M. Sublet.

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