Vue de Mornex (1909)
Éditeur | : Edition Artistique du Salève | N° de carte | : - |
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Commune | : Monnetier-Mornex | Lieu-dit | : Mornex |
Cette carte postale rare présente deux sujets dignes d’intérêt : les vignes et la ligne de transport d'électricité du Chemin de fer du Salève.
De gauche à droite, le café du Soleil Levant, la maison Kunkler (Les Hutins) en partie cachée dans les grands arbres de la propriété, la tour de l'hôtel du Château de Mornex, les vignes de Mornex sous la route du Salève ; celles-ci donnaient malgré tout un vin de moyenne qualité généralement consommé dans les nombreux cafés de la commune et le mur de soutènement de la route du Salève réalisée par l'entreprise Pinchon.
En bas de la photo, la ligne de transport de l'électricité produite à la « station génératrice d’Arthaz » pour les 12 voitures automotrices du Chemin de fer du Salève, énergie transmise à Monnetier-Mairie sur une distance d'environ 1800 m par un câble en fils de cuivre nu de trois centimètres de diamètre, formé de 61 fils de 3 mm de diamètre, donnant une section totale de 432 millimètres-carrés. La perte moyenne de tension était de 12 %, soit 70 volts, le courant maximum en service ordinaire étant de 450 ampères et la longueur du circuit 3 400 mètres, la section requise était de 370 millimètres-carrés. Le câble avait une résistance de 0,038 ohms par kilomètre. La ligne de transport était posée en ligne droite, traversant d'abord l'Arve, puis le torrent du Viaison, passait sous la ligne ferroviaire Annemasse-Annecy, ensuite elle courait sur la pente de la montagne avec une inclinaison d'environ 13 % jusqu'à la gare principale, centre de gravité électrique du réseau. Les câbles, dont le poids total était d'environ 14 tonnes, étaient portés à 6,5 mètres au-dessus du sol par des poteaux en bois placés à 35 mètres les uns des autres. Les isolateurs étaient à double cloche porcelaine et scellés sur les ferrures au moyen d'un mélange de soufre, de cire, de colophane et de poudre de verre, qui avait semblé moins sensible aux intempéries que les scellements au soufre seul. On n'avait pas pris de précautions spéciales contre la foudre ; le long de la ligne, les câbles étaient placés non l'un au-dessus de l'autre, mais bien respectivement de chaque coté du poteau, de sorte qu'en cas de rupture, ils tomberaient sur le sol sans se toucher et, par conséquent, sans mettre les génératrices en court-circuit. Quatre photos seulement montrent cette ligne d’alimentation oubliée. On y voit quatre autres fils courant sur les poteaux : deux pour les fils pilotes et deux pour le téléphone de service. Le pôle positif était connecté au rail conducteur et le pôle négatif aux rails de roulement, traverses et crémaillère et à la terre.
Pour suivre le parcours de la ligne aérienne électrique de bas en haut, voir les cartes indice 303, indice 366, indice 447, indice 710, indice 268.
Pour en savoir plus, lire « Le chemin de fer à crémaillère du Salève, Échos Saléviens n° 4, 1994 ».
Collection G. Lepère.