Le téléphérique du Salève (1933)
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Monnetier-Mornex | Lieu-dit | : Le Téléphérique |
Cette belle photo fut réalisée pour Ernest Joseph pendant l'été 1933 ; l'image présentée ici est un tirage exécuté à partir de la plaque de verre originale, acquise par F. Pernet et restauré par Pierre Ledey.
Le 2 octobre 1933, l'Imprimerie Photomécanique livra un lot de 15 plaques à M. Joseph de Mornex, plaques de verre au gélatino-bromure d'argent de la Société Lumière, au format 13 x 18 cm. Tous les clichés ont été pris sur la commune de Monnetier-Mornex.
Ernest Joseph (1896-1969), d'origine suisse, aurait été voyageur de commerce, représentant les Confiseries du Mont-Blanc ; sa voiture, immatriculée 6421 H 9 le 12-07-1928, puissance fiscale 16 CV fut l'une des premières à Mornex. Ernest Joseph épousa Alice Clos (1897-1961) ; cette "grande et grosse femme aux cheveux gris" fut gravement malade, opérée, puis divorça de son mari "toujours sur les routes" ; elle vendit son fonds de commerce après la guerre et partit au Pas-de-l'Echelle où elle travailla quelques temps à Bois-Salève. Ernest Joseph se remaria avec Emilie Corajod, née en 1915, donc de 19 ans sa cadette ; elle était la fille de Charles Corajod, dit Pivolet, frère de Jean Corajod, agriculteur à Monnetier, père de Jules et de Louis Corajod.
Le téléphérique du Salève inauguré en août 1932 fut salué comme une réalisation d’avant-garde tant sur le plan technique qu’au niveau de son architecture. Il était le fruit de la collaboration entre le promoteur Auguste Fournier, l’architecte genevois Maurice Braillard, un ingénieur civil lui aussi genevois, Georges Riondel et l’ingénieur parisien André Rebuffel, spécialiste des téléphériques. Cet ouvrage remplaça le chemin de fer électrique et à crémaillère du Salève (1892-1935).
La station supérieure, avec son projet d’hôtel, fut conçue comme un volume aux arêtes précises qui déborde et bloque les éléments dynamiques qui s’élancent vers le vide. L’expression architecturale (expression du béton brut, bandeau vitré, porte-à-faux) de cet objet s’inscrit dans la grande lignée des projets industriels (gares modernes, barrages, usines) d’où tout romantisme montagnard est absent. Toutefois la station supérieure est restée inachevée par manque de moyens financiers. Ainsi l’hôtel, ses escaliers et les espaces de services attenants n’ont jamais été réalisés de sorte que le restaurant panoramique en belvédère (200 couverts) n’a, lui non plus, jamais pu être mis en service.
Pour en savoir plus sur le téléphérique, lire les Echos Saléviens de 2001 Echos Saléviens n° 10.
Collection F. Pernet.