Photos et cartes postales

Hôtel-restaurant du Château de l´Ermitage (1932)

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Éditeur : AmateurN° de carte : -
Commune : Monnetier-MornexLieu-dit : L'Ermitage

Cette belle photo fut réalisée pour Ernest Joseph pendant l'été 1933 ; l'image présentée ici est un tirage exécuté à partir de la plaque de verre originale, acquise par F. Pernet et restauré par Pierre Ledey.

Le 2 octobre 1933, l'Imprimerie Photomécanique livra un lot de 15 plaques à M. Joseph de Mornex, plaques de verre au gélatino-bromure d'argent de la Société Lumière, au format 13 x 18 cm. Tous les clichés ont été pris sur la commune de Monnetier-Mornex.

Ernest Joseph (1896-1969), d'origine suisse, aurait été voyageur de commerce, représentant les Confiseries du Mont-Blanc ; sa voiture, immatriculée 6421 H 9 le 12-07-1928, puissance fiscale 16 CV fut l'une des premières à Mornex. Ernest Joseph épousa Alice Clos (1897-1961) ; cette "grande et grosse femme aux cheveux gris" fut gravement malade, opérée, puis divorça de son mari "toujours sur les routes" ; elle vendit son fonds de commerce après la guerre et partit au Pas-de-l'Echelle où elle travailla quelques temps à Bois-Salève. Ernest Joseph se remaria avec Emilie Corajod, née en 1915, donc de 19 ans sa cadette ; elle était la fille de Charles Corajod, dit Pivolet, frère de Jean Corajod, agriculteur à Monnetier, père de Jules et de Louis Corajod.

Certainement la plus ancienne construction en pierre de Monnetier puisque ce château, qui n'était pas celui dit "des Echelles" (Castrum de Scalis), aurait été construit au XVIe siècle par François-Prosper de Genève-Lullin. Le château fut pris et brûlé par la compagnie genevoise du capitaine Guinet ou Guignet le 31 octobre 1589. Les ruines restèrent en l'état pendant près de trois siècles. Les pierres du donjon servirent aux villageois pour leurs maisons tandis que le site des ruines de l'Ermitage profitait aux peintres et aux promeneurs. "MM. Bovet et De Mandrot achetèrent les ruines et les terrains de l'Ermitage en 1855 et sur les restes du donjon féodal ils édifièrent un manoir flanqué de tourelles...". Les ruines furent transformées en un hôtel-pension avec une vue imprenable sur le canton de Genève et ses environs. La tour carrée du sud porte sur une pierre une inscription en latin, devise des Chartreux : "Nasci, Pati, Mori" (naître, souffrir, mourir). L'Hôtel-Restaurant du Château de Monnetier eut pour propriétaire Joseph Dupraz (décédé en 1928) puis pour directeur Charles Porta (1897-1937) qui épousa Francine (1894-1981), fille de Joseph Dupraz ; le ménage eut une fille en 1930, Josette, qui reprit l'exploitation jusqu'en 1989. Charles Porta, ancien boxeur chilien et grand ami des sportifs, fit construire en 1927 ou 1928 dans le parc de l'hôtel un tennis qui, ici également, se transformait en patinoire en hiver ; en 1931, Charles Porta inaugura la piscine (bien visible sur cette photo), construite aussi dans le parc de l'hôtel sur le versant sud du Petit-Salève ; celle-ci servit jusqu'en 1939 puis reprit du service pendant encore une année lorsque les Américains logèrent à l'hôtel des déportés en convalescence.

Pour en savoir plus sur cet établissement, lire les Echos Saléviens de 1994 Echos Saléviens n° 4.

Collection F. Pernet.



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