Le cheval et l'arbre (déc. 1936)
Éditeur | : Amateur | N° de carte | : - |
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Commune | : Archamps (74) | Lieu-dit | : Campagne |
Photo inédite d’un cheval attelé traînant un tronc d’arbre dans un pré.
Il s'agit d'un petit débardage ; plusieurs troncs et branches sont visibles sur la gauche ; il ne s'agit probablement pas d'un débardeur professionnel, mais plutôt d'un débardage effectué dans le cadre d'une ferme ou quelque chose d'approchant. Le matériel utilisé est le harnais de travail courant avec la sellette qui sert à atteler des chars, les traits sont d'ailleurs passés dans les porte-brancards ; on peut noter la présence d'un reculement, avec les chaînes qui pendent, alors que celui-ci est inutile en débardage ; le collier est très probablement une collane (appellée parfois accolade), un lourd collier très rembourré qui était surtout utilisé en Savoie pour les gros travaux ; la collane se boucle par le haut et non par le bas comme le collier de travail classique ; il y aussi la couverture qui servait (et qui sert parfois encore) à protéger le cheval du froid ; il en existait en toile qui se fixait sur le collier et au culeron (pièce de cuir qui entoure la queue).
Quant au cheval, les avis divergent: certains y voient du comtois croisé et d'autres pensent que, comme souvent dans les fermes de Savoie, le cheval n'a pas de race particulière.
L’homme est Édouard Larue (1891-1977), père de Francis Larue (1926-1988), l’aviateur de Viry, et grand-père de Chantal Cholin. Lors de la Grande Guerre Édouard avait « vécu l'enfer à Verdun, coincé sous son cheval mort lors d'une explosion d'obus ».
Les recherches conduites par Michel Brand et Bernard Hauert permettent de situer cette scène en bordure de haie, dans le Pré Brunier. Aujourd’hui les bois ont poussé et masquent les prés que l’on aperçoit en arrière plan du cliché.
Un grand merci à P. Boonroy, secrétaire de l'association Traits en Savoie pour les renseignements.
Cliché de Roger Hauert, collection B. Hauert et collection M. Brand.