Photos et cartes postales

Quai des Bergues (sept. 1934)

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Éditeur : AmateurN° de carte : -
Commune : GenèveLieu-dit : Quai des Bergues

A gauche du cliché, le pont de la Machine qui traverse le Rhône et aboutit au quai des Bergues à la hauteur de la place Chevelu, dont le nom vient sans doute de l'un des propriétaires du quartier. En effet, en 1522, le dizenier (magistrat municipal responsable d'une subdivision de quartier) du secteur de « la Villeureuse de Saint-Gervais » dont cette place faisait partie, se nommait Jean Chevellu. Au début du XXe siècle, le grand bâtiment d’angle entre la place Chevelu et le quai des Bergues a longtemps abrité un grand bazar dans lequel on trouvait de tout.

Troisième pont le plus en amont du Rhône après sa sortie du lac Léman et les ponts du Mont-Blanc et des Bergues, le pont piétonnier de la Machine permet d’atteindre un bâtiment industriel utilisé à l’origine comme usine de pompage de l'eau du Rhône. Une première machine hydraulique est construite en 1709 à l'entrée du bras gauche du Rhône pour pomper l'eau du fleuve et alimenter les fontaines de la ville. Situé au coeur de la ville, le bâtiment transformé en centre culturel accueille actuellement une large palette d'expositions et d´activités ouvertes au grand public

Le nom de Bergues, qui est celui du quai et du quartier situé sur la rive droite, remonte au XVIe siècle. À cette époque, à l'emplacement de l'actuel hôtel des Bergues, se trouvait la résidence d’un commerçant allemand Hans Kleberger et le nom bientôt francisé en « Clébergue » désigna le lieu qui dériva progressivement en « Bergues ». Le quai des Bergues a longtemps été occupé par des bateaux-lavoirs dont le premier a été construit en 1691.

Le quartier des Bergues, côté élégant du quartier populaire de Saint-Gervais a d’abord été industriel et au XVIIIe siècle on y produisait des indiennes, des cotons imprimés qui nécessitent pour le rinçage d’importantes quantités d’eau. Supplantées par l’horlogerie, qui requiert mois de place, les dernières indienneries ferment au début du XIXe siècle.

L’ensemble des bâtiments, maisons, hangars, pavillons et jardins de l’ancienne manufacture d’indiennes est vendu en 1827 par Jean-Louis Fazy à la Société des Bergues nouvellement fondée, dont l’objet social est la construction d’immeubles et l’aménagement de rues. En 1829 la Société des Bergues décide de construire un grand hôtel destiné à être le fleuron du nouveau quai et ouvre, pour cela un concours doté de prix. Simultanément des banquiers prient l’ingénieur Guillaume Henri Dufour d’aménager les quais afin de les embellir et de les valoriser. Dufour imagina un nouveau pont et le premier hôtel ouvertement consacré à l’accueil des têtes couronnées et des visiteurs très fortunés : l’hôtel des Bergues, inauguré en 1834. Il a été stipulé que l’aspect de l’édifice devrait être riant et que l’architecture en serait simple, d’un style pur et dégagé d’ornements superflus. L’orientation étant ainsi donnée le bâtiment ne pouvait être que néo-classique dont la Genève de la Restauration raffolait.

Dès 1830, l'aménagement des quais et la construction du quartier des Bergues dissimulent le faubourg ouvrier derrière un rideau de nouveaux bâtiments, tandis que le pourtour du lac acquiert le caractère d'un nouveau centre-ville qui va progressivement incorporer l'ancien faubourg.

Cliché de Roger Hauert, collection B. Hauert.



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